Ayant failli un jour mourir de soif, Antoine de Saint-Exupéry a écrit « Eau, tu n’es pas nécessaire à la vie. Tu es la vie. »
En descendant des sommets, j’ai médité sur ces mots et sur le cadeau sans prix que la Terre engendre dans son cycle infini et harmonieux: l’eau. La Vie!
Dans cette marche au cœur des Alpes du Sud, j’ai suivi la fabrication de l’eau. De l’eau laiteuse échappée du glacier, le torrent furieux se transforme soudain en cascade pressée de rejoindre le fond de la vallée. Filtrée ainsi sur son chemin, elle devient une eau transparente et glacée que j’ai bu au robinet du village, là tout en bas. Là je me suis sentie intimement reliée à la Nature. Nous dépendons tous d’elle. Comment avons-nous oublié?
Tout est lié. Les glaciers naissent dans le monde minéral. Ils fondent doucement, donnant naissance à l’eau qui nourrit les torrents et crée les lacs qui abritent les grenouilles, les insectes et les poissons. Autour des rivières, les arbres trouvent un sol riche et irrigué pour s’élever grands et forts. Et nous à la fontaine du village, nous pouvons y étancher notre soif.
Mais je suis inquiète comme nombre d’entre nous. Ce que j’ai vu là-haut, c’était à peine un glacier. Ils sont plus petits en taille l’été, mais celui-ci avait presque disparu. Notre eau disparaît. Notre vie est menacée.
Je ne sais pas ce que expérimenterons dans les années à venir, mais je sais que nous avons besoin d’être plus nombreux à contempler et apprécier la beauté et la générosité de la nature. Parce que ce que nous aimons, nous voulons le protéger, le laisser grandir et s’épanouir.