A la fenêtre, guetter l’hirondelle… oiseau de l’enfance qui jadis peuplait les recoins du toit de la maison.
A la fenêtre, guetter l’hirondelle… qui revient à tire d’aile de l’horizon lointain.
A la fenêtre, guetter l’hirondelle… qui fera le printemps.
Soudain je la vois, l’hirondelle courageuse, qui après des milliers de kilomètres et des dangers innombrables revient fidèlement à son port d’attache.
D’abord l’éclaireuse qui pendant quelques jours navigue pour retrouver ses repères. Puis elle guide ses amies qui auront réussi la grande traversée.
A la fenêtre, je guette l’hirondelle courtisane. Le mâle a pris soin construire ou réparer avec patience le nid qui abritera la nichée.
A la fenêtre, je guette mes hirondelles devenir parents. Chaque jour, elles filent dans le vent à 100 kilomètres à l’heure et assurent des milliers d’aller-retour pour nourrir les petits d’un insecte à la fois.
Et puis d’un seul coup, ils s’échappent du nid. Titubants, découvrant l’usage de leurs ailes, les voici sur le bord d’une nouvelle vie et d’un grand voyage. Encouragés par leurs parents, ils font chacun un premier tour. Pas trop loin pour ne pas tomber. Puis ils s’entraînent tous les jours pour apprendre à leur tour à chasser en plein vol.
A la fenêtre, je guette les hordes d’hirondelles qui se rassemblent pour voyager ensemble. D’un jour à l’autre, elles ont disparu…
Et secrètement j’espère qu’elles retrouveront l’année prochaine leur chemin jusqu’à nous.